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SNCF... Eric Meyer : « Le statut de cheminot est un faux problème » !

Les annonces du Premier Ministre confirment une attaque du service public ferroviaire.

Pour Eric Meyer, de Sud Rail, les annonces du Premier ministre confirment une attaque du service public ferroviaire et de ses agents.

Après les annonces du Premier ministre Edouard Philippe, lundi, sur la SNCF, Eric Meyer, secrétaire fédéral Sud Rail, confirme la participation de son organisation à la manifestation du 22 mars à Paris. Et dénonce une stigmatisation du statut de cheminot par le pouvoir, au détriment d’un vrai débat sur le service public ferroviaire.

Quelle est votre appréciation sur les annonces du Premier ministre sur la réforme à venir de la SNCF ?
Il n’y a pas beaucoup de surprises : la plupart de nos craintes ont été confirmées, même s’il reste encore des zones d’ombre. Cela ne nous laisse pas très optimistes sur l’avenir du secteur ferroviaire français.

Les petites lignes semblent préservées, au moins dans un premier temps…
Le gouvernement a dit qu’il ne suivrait pas les recommandations du rapport Spinetta sur ce point. Mais de fait, il va transférer cette responsabilité de conserver ou non ces lignes aux régions. Procéder ainsi, sans parler du financement, de la question de la dette, c’est faire fi de toute politique d’aménagement du territoire.

Que pensez-vous de la promesse d’Edouard Philippe de traiter les 50 milliards d’euros de dette de la SNCF « d’ici la fin du quinquennat » ?
Quand on veut refonder une maison, on commence par les fondations, pas par la toiture. Par ailleurs, parler d’une dette de la SNCF est erroné. Il s’agit d’une dette d’Etat. Ces 50 milliards d’endettement sont le résultat de trente-cinq ans de politique publique des transports conduite par l’Etat. Qui plus est dans le cadre, souvent, d’une politique de clientélisme territorial. Tout le monde a un exemple de gare ou de desserte particulière construite pour répondre à la demande de tel ou tel responsable politique.

Autre point qui fâche : la fin du statut pour les nouveaux embauchés…
Le statut, c’est un faux problème. A la SNCF, la part de la masse salariale rapportée au chiffre d’affaires est équivalente à celle d’une grande entreprise. On est largement dans les standards de ce qui se pratique ailleurs. Autrement dit, le statut ne fait aucunement exploser la masse salariale. Et ne nous empêche en rien d’être bénéficiaire, comme nous l’avons été l’an passé. Mettre en avant ce sujet, c’est montrer les cheminots du doigt afin d’éviter un vrai débat sur le service public ferroviaire et la continuité territoriale.

Les cheminots continuent cependant de pouvoir partir à la retraite plus tôt (de 50 à 52 ans pour les roulants, de 55 à 57 ans pour les sédentaires)…
Pour pouvoir partir à taux plein, un cheminot doit avoir le même nombre d’annuités que dans le privé. Soit, en ce moment, près de 41,5 à 42 ans de cotisations. Donc ces bornes d’âge dérogatoires sont aujourd’hui très théoriques. Partir à 52 ans sans avoir toutes ses années de cotisations, c’est partir avec une retraite de misère. D’ailleurs, l’âge moyen effectif de départ à la retraite à la SNCF ne cesse de progresser et devrait rejoindre l’âge du privé d’ici quelques années.

Sur le plan organisationnel, le gouvernement prévoit la réunification des différentes entités de la SNCF en une seule entreprise publique, dont l’Etat détiendrait des « titres incessibles ». Plutôt positif ?
L’organisation actuelle de la SNCF, avec ses trois Epic (Etablissement public industriel et commercial) et ses 15 structures différentes, multiplie d’autant les intervenants. C’est ce qui fait que les incidents sont de plus en plus longs à régler. Donc nous allons voir ce que propose l’exécutif. Mais ce qui est étonnant, c’est que pendant des années, on nous a dit qu’avec l’ouverture à la concurrence, il fallait des entités séparées entre le réseau et le roulant. Et maintenant, du jour au lendemain, ce n’est plus un problème… On attend de voir si ce n’est pas contraire avec ce que demande l’Europe et si l’exécutif ne prévoit pas une séparation plus stricte qu’annoncée. Cela fait partie des points flous sur lesquels on attend des précisions. Quant aux « titres incessibles », on a vu comment ça s’est passé à La Poste. Deux ans après la transformation de l’entreprise, ils ont ouvert le capital…


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