Camarades, chers collègues,
Les syndicats de la Fédération SUD-Rail, réunis le 31 mai en Conseil Fédéral, ont à l’unanimité rejeté le pacte ferroviaire qui s’inscrit dans le cadre d’une société libérale, détruisant les valeurs de services publics et mettant en concurrence les salarié-e-s dans une logique unique de rentabilité.
Le retrait du pacte, confirmé par le vote de rejet massif des cheminot-e-s, reste le préalable pour répondre au mieux aux besoins et à la défense des salarié-e-s, pour construire ensemble un système ferroviaire public s’inscrivant dans un projet de société, plus juste pour toutes et tous.
Nous refusons totalement de laisser le gouvernement en finir avec le statut d’entreprise publique, de supprimer le statut des cheminot-e-s, de vendre la SNCF à la découpe en subventionnant avec de l’argent public des entreprises privées pour concurrencer la SNCF, de conditionner la reprise de la dette à l’éclatement de la SNCF en plusieurs Sociétés Anonymes et de multiples filiales.
Ces repères revendicatifs ont été adoptés par nos fédérations syndicales le 3 avril, partagés avec les cheminot-e-s qui depuis 2 mois se sont inscrits nombreux dans la grève. Les cheminot-e-s attendent des organisations syndicales qu’elles créent les conditions pour contraindre le gouvernement à retirer son pacte ferroviaire. Malgré une mobilisation importante en avril et mai, deux rencontres avec le 1er ministre, aucune modification significative sur le cœur de la réforme n’a été apportée. Les cheminot-e-s, face à cette posture gouvernementale niant les revendications d’un autre projet, repris au travers d’une plate-forme revendicative unitaire, ont interpellé nos fédérations afin de donner au mouvement les moyens de faire plier le gouvernement.
Des Assemblées Générales partout sur le territoire appellent à s’inscrire désormais dans une organisation moins prévisible, permettant de déstabiliser la programmation, en changeant les dates du calendrier initial. La Fédération SUD-Rail avait lors des interfédérales porté la nécessité d’entendre ceux qui font vivre cette grève en mettant en œuvre une stratégie prenant à contre-pied SNCF et gouvernement, qui ont su s’adapter au fil des semaines avec des annonces de grève programmées sur 3 mois.
La Fédération SUD-Rail réaffirme en cohérence avec notre projet partagé avec les cheminot-e-s en grève que :
– La SNCF doit rester publique et organisée au quotidien par ceux qui l’ont construite, la font vivre chaque jour et y sont attachés. En ce sens, le pacte ferroviaire doit être retiré.
– La grève doit permettre de gagner sur nos revendications et non ouvrir un calendrier de rencontre pour négocier l’ouverture à la concurrence, la fin du statut et de l’entreprise publique. En ce sens, il y a urgence à revoir les modalités pour qu’elles permettent de bloquer la production, la circulation des trains et oblige le gouvernement à revoir sa copie.
À ce stade du mouvement, notre capacité à exprimer d’une seule voix nos revendications est importante pour que les salarié-e-s puissent s’inscrire massivement dans la grève et l’annonce de nouvelles modalités primordiales, afin d’aborder les prochaines étapes de ce conflit historique que nous pouvons gagner.
La Fédération SUD-Rail vous propose d’entamer dès à présent toutes les dispositions concrètes pour intégrer les demandes des Assemblées Générales et ainsi les unifier sur le fond et la forme.
Le 5 juin, la fin des débats au Sénat doit être l’occasion de réaffirmer notre entière opposition à ce pacte ferroviaire, notre détermination à faire retirer ce pacte, y compris si le gouvernement persistait à le faire voter fin juin. La Fédération SUD-Rail mettra tout en œuvre pour que la réforme ne se fasse pas sans eux et soutiendra toutes les initiatives d’actions qui se tiendraient en ce jour (hors calendrier), mais qui fait sens dans la lutte.
Le 7 juin, les Assemblées Générales doivent se réunir ; nous souhaitons dans ce cadre que nos fédérations réaffirment au plus vite les propositions de la plateforme unitaire qui se sont construites et développées avec les cheminot-e-s qui réclament, avec la Fédération SUD-Rail, le retrait du pacte ferroviaire. Nous souhaitons enfin que ces nouvelles modalités engendrent un réel sursaut permettant d’amplifier la mobilisation à la SNCF et donnant des perspectives de convergence plus largement partagées dans cette journée où nous appelons l’ensemble des grévistes à se rendre aux Assemblées Générales.
Le 13 juin, jour de la Commission Mixte Paritaire entre l’Assemblée Nationale et le Sénat, annoncer une manifestation nationale des cheminot-e-s mettant en avant notre refus de laisser transformer SNCF entreprise publique en société privée ; rappeler que le rapport de force engagé ne prendra fin que lorsque le gouvernement aura satisfait nos revendications ; proposer d’élargir cette manifestation en appelant à se rassembler pour refuser la privatisation du système ferroviaire, et plus largement celle des services publics.
La Fédération SUD-Rail reste ouverte au travail commun indispensable, y compris en région, pour mener ce combat que nous ne pouvons pas perdre.
Syndicalement.
La Fédération SUD-Rail