Médias et « réseaux sociaux » font état du fort mécontentement lié à la hausse des prix du carburant.
La colère populaire est justifiée, d’autant que cette augmentation s’ajoute à de nombreuses autres. Mais dans les rues, à Paris ou sur les barrages en région, on ne
parle pas que du prix de l’essence ou des taxes : l’augmentation des salaires, pensions et minimas sociaux, est revendiquée, les inégalités sont dénoncées, la scandaleuse répartition des richesses et les privilèges de celles et ceux qui exploitent le travail d’autrui sont décriés.
Parmi les « têtes de gondole » du 17 novembre, on trouve un certain nombre de personnes qui sont totalement opposées aux véritables intérêts des « gilets jaunes ». Mais dans les 3 000 rassemblements recensés, parmi les centaines de milliers de personnes présentes dans ce mouvement, combien de salarié-e-s, de retraité-e-s, de chômeur(se)s ou de jeunes en formation, de paysans aux petites exploitations ? Bien plus ! Certes, c’est un mouvement disparate ; d’ailleurs, sa réalité est très différente, entre l’Ile-de-France et le reste du territoire où il a un ancrage populaire indiscutable.
Tout le monde a remarqué que les syndicats n’ont pas appelé à ces blocages. Pour SUD-Rail et son Union syndicale Solidaires, nos valeurs sont incompatibles avec les mots d’ordre racistes, sexistes et homophobes, avec l’extrême droite. Nous sommes opposés au néo-libéralisme et nous refusons toute récupération politique des mobilisations ; nous sommes là pour aider à la construction d’un mouvement qui doit garder son autonomie, construire sa démocratie. Dans les zones rurales et la périphérie des grandes villes, ce sont « celles et ceux d’en bas » qui se révoltent. Celles et ceux qui n’en peuvent plus d’entendre Macron expliquer qu’il suffit de traverser la rue pour trouver du boulot.
Notre Union syndicale Solidaires propose aux autres organisations syndicales nationales de discuter ensemble en urgence de celles et ceux qui se mobilisent aujourd’hui et de travailler ensemble à l’élaboration de revendications communes.