Contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, cette journée est dédiée à la lutte pour les droits des femmes. Elle trouve ses origines au début du 20eme siècle et s’ancre dans les luttes ouvrières et dans les nombreuses manifestations de femmes réclamant le droit de vote, de meilleures conditions de travail et l’égalité entre les hommes et les femmes. C’est en 1910, avec la conférence internationale des femmes socialistes qu’est votée la nécessité d’une journée de mobilisation consacrée à la lutte pour les droits des femmes. Ce n’est qu’à partir de 1917, avec la grève des ouvrières de St Pétersbourg que la tradition du 8 mars se met en place. Après 1945, la Journée internationale des femmes devient une tradition dans le monde entier. Utilisée dès 1975, elle ne sera officialisée en France qu’en 1982. Il est évident que ce jour s’inscrit dans une tradition de luttes et de mobilisations et qu’il est plus que déplacé de la part de notre entreprise d’offrir des fleurs, des pisse-debout ou encore des cours de maquillage par exemple. Par ce type d’actions, plutôt que de mettre en oeuvre de véritables dispositions visant l’égalité et le respect des droits des femmes, l’entreprise nous renvoie encore et toujours à l’image de la femme objet, à notre genre tout en niant, décrédibilisant nos combats, nos droits et nos libertés.
A la SNCF, des effets d’annonces, mais pas d’avancées !
A grand renfort de communication et de temps réel, la direction de l’entreprise veut se racheter une conduite sur la question de l’égalité femmes/hommes mais nous ne sommes pas dupes, il n’y a pas réellement de prise de conscience de nos dirigeants (principalement masculin, il suffit de voir la composition des COMEX).
Quand l’entreprise annonce des mesures d’augmentation salariale et de notations automatiques pour les retours de congés maternité, c’est avant tout le constat d’échec de l’évolution des mentalités dans les établissements. Mais c’est aussi pour obtenir « une bonne note » dans le nouveau baromètre de l’égalité professionnelle tout nouvellement mis en place par le gouvernement. Sur le terrain, au quotidien, c’est une autre histoire… Comme l’a démontré la fédération SUD-Rail dans une DCi nationale, partout, les femmes rencontrent des problèmes pour faire valoir leurs droits et les accords signés.
En 2021, la simple question de l’obligation de toilettes mixtes et de locaux d’allaitement dans les établissements SNCF n’est pas réglée, la direction SNCF renvoyant à un diagnostic … sur 3 ans, avant de prendre des mesures. Sur la question de l’application des accords égalité professionnelle ou temps partiel, c’est circulez, y a rien à voir…C’est à régler localement… Avec ceux qui ne l’appliquent pas et les problèmes doivent être remontés dans les instances … On notera la belle prise de conscience managériale !
SUD-Rail agit et revendique pour le droit des salariées SNCF !
Alors que l’entreprise va enfin ouvrir des négociations sur un nouvel accord égalité professionnelle ( avec un retard de plus d’un an ), SUD-Rail n’a pas attendu pour porter partout des revendications et tenter de gagner de nouveaux droits et de faire respecter les droits actuels. Il aura fallu aller jusqu’à la DCi pour obtenir le droit à « la prime » pour les femmes de retour de congés maternité dans certaines régions. Régulièrement, nos délégué-e-s interviennent pour dénoncer des situations intolérables de discriminations et de harcèlements, pour faire respecter les accords, pour l’obtention des temps partiel et la pose des VT, sur le calcul de l’IJTP… La direction nationale faisant bien souvent la sourde oreille, se réfugiant derrière les « kits » envoyés aux managers !
Mais la lutte ne s’arrête pas là, pour la fédération SUD-Rail, il est temps de conquérir de nouveaux droits. Congés maternité ou temps partiel pour garde d’enfants sans perte de salaires ! Distributeur d’hygiène féminine gratuit dans les établissements ! Prise en charge intégrale des frais pour garde d’enfants en télétravail ou en horaires décalés !
8 MARS 2021 GRÈVE FÉMINISTE !
• Parce que nous sommes celles qu’on invisibilise en permanence, dans les emplois du soin, de la santé, de l’éducation, du nettoyage, du commerce sous-payées, peu ou pas reconnues ;
• Parce que nous sommes toujours celles qu’on contraint aux jobs à temps partiels, qui subissent de plein fouet la précarité, le chômage ;
• Parce que nous sommes toujours payées 25 % de moins que les hommes (16% à la SNCF), que nos pensions sont de 40 % inférieures… et encore à gérer très majoritairement l’éducation et les tâches domestiques !
• Parce que dans notre vie nous serons une sur quatre à subir du harcèlement sexuel au travail, 100 % à subir du harcèlement de rue, des milliers chaque année à subir des viols ou des agressions sexuelles, des centaines à risquer la mort par violences conjugales ;
• Parce que nous cumulons les discriminations, de genre, de classe, de race, et lesbo-bitransphobes ;
• Parce que l’accès au droit à l’avortement est aussi menacé en France, et que le délai légal n’est toujours pas étendu à 14 semaines ;
• Parce que les enfants peuvent encore être reconnus comme ayant consenti à une relation sexuelle avec un adulte alors qu’elles et ils en sont les victimes ;
PARCE QU’ON EN A MARRE !
On en avait marre avant. On en a encore plus marre après un an d’une gestion de pandémie qui nous a particulièrement mises en danger. On en a encore plus marre suite aux pantalonnades et aux fausses promesses du gouvernement : on attend toujours une véritable revalorisation salariale des métiers féminisés et de véritables moyens pour lutter contre les violences !
On en a encore plus marre suite au mépris du gouvernement sur les sujets concernant les femmes, notamment quand il nomme ministre un homme suspecté de viol, ou quand il envisage de mettre sur le marché public le 3919 !
Alors le 8 Mars, nous serons toutes et tous en grève à l’image des femmes en grève de par le monde, nous serons dans la rue à manifester et revendiquer, Il est temps de montrer que SANS LES FEMMES, LE MONDE S’ARRÊTE !