Ce jour, s’est tenue, avec la direction, la négociation annuelle obligatoire pour établir les augmentations de salaires pour 2020. Pour la sixième année consécutive, ouvrant la porte à une septième année de gel salarial pour l’ensemble des salarié(e)s du groupe SNCF, la direction de l’entreprise ne prendra aucune mesure d’augmentation générale des salaires. Avec le record de France de gel salarial auquel il convient d’ajouter plus de 2000 suppressions de postes en 2020, Farandou est le digne successeur de Pépy.
La Fédération SUD-Rail ne peut que s’insurger contre les choix stratégiques du nouveau président de SNCF qui prétendait « redonner confiance » aux salarié·e·s. Pourtant les travailleurs et les travailleuses du rail étaient en droit d’attendre une juste revalorisation de leurs salaires quand ils sont présent·e·s au quotidien dans le maintien des services ferroviaires de transport de marchandises et de voyageurs face à la crise du COVID19 au prix d’une forte dégradation de leurs conditions de travail et alors qu’ils ont eux-mêmes contribué au financement de l’activité partielle avec 6 jours de repos abandonnés et une baisse significative de leur rémunération pour les salarié·e·s de la production !
Des choix économiques contestables !!
Les exemples sont nombreux des arbitrages financiers de l’Etat et/ou de la direction SNCF qui ont mené à cette décision inique. 537 millions d’euros de dividendes versés à l’Etat en 2019, 155 millions d’euros de budget sur les rémunérations « à l’objectif » maintenus dans les budgets salariaux, sans oublier le maintien quasi-intégral de la facture du fameux « PPP » de Vinci sur la LGV Sud-Ouest qui coûte plusieurs dizaines millions d’euros par an à la SNCF. On pourrait rajouter les pharaoniques budgets de communication qui s’élèvent à plusieurs dizaines de millions d’euros ou bien encore les dizaines de millions d’euros engendrés par les réorganisations et autres frais financiers liés à l’application de la réforme ferroviaire de 2018. Si le choix avait été fait de mettre une grande partie de ces budgets sur l’augmentation générale des salaires et ce, sans remettre en cause les investissements, c’était à minima 200€ par mois pour chaque cheminot et cheminote !
Une attractivité en berne, des records de démissions !!
Chaque année depuis 4 ans, la SNCF bat le record de démissions et plus que jamais, compte-tenu des niveaux de salaires offerts et des contraintes liées aux différents métiers, peine à recruter. La direction reconnait cet état de fait, pour autant, elle préfère ne prendre aucune mesure salariale générale pour remédier à la situation, redonner confiance aux travailleurs du rail déjà en poste et rendre attractif SNCF et ses métiers.
Pour la Fédération SUD-Rail une revalorisation globale significative et uniforme (même somme pour tous) pour les actifs et les retraités, avec un salaire d’embauche à 1800€ devient vitale et s’impose à la direction alors que la baisse de pouvoir d’achat sur les 7 dernières années approche dangereusement les 10%.
Des petites miettes, pas assez significatives pour éviter la colère !!
10€ par mois pour les petits salaires (position 4 à 11) et 900€ annuel pour les DPX à compter de janvier 2021, ce n’est pas à la hauteur de l’attente et c’est de nature à encore creuser les injustices dans l’entreprise.
Et ce n’est pas la revalorisation de 30cts des heures de nuits, de 50cts des heures de dimanche au 1er Décembre ou une mesure déjà annoncée concernant le retour de congés maternité qui changera la donne.
C’est inadmissible, la direction n’a pas pris la mesure de la colère des salarié(e)s de la SNCF !
Le patron a changé, mais l’austérité salariale demeure !