La SNCF a démenti, le 16 octobre 2017, auprès de l’AFP tout "projet de filialisation ou de privatisation pour 2018" de son activité de fret, après des déclarations internes rapportées par plusieurs sources syndicales.
Selon des sources syndicales, un "plan stratégique de redressement" de l’activité de fret doit être présenté d’ici à la fin d’année et il prévoit une filialisation complète du transport de marchandises par rail. "Privatisation complète du transport de marchandises par rail en 2018, le mot a été lâché" le 13 octobre 2017 par un dirigeant de l’activité de fret, affirme Sud-rail, qui a précisé à l’AFP que ces propos avaient été tenus lors d’une téléconférence avec de hauts cadres.
Selon une autre source syndicale, des cadres à Marseille ont été le même jour informés "d’un plan stratégique dans les prochaines semaines", prévoyant "le regroupement de Fret SNCF avec VFLI", filiale privée de la SNCF dans le transport ferroviaire de marchandises.
Depuis quelques semaines, les rumeurs bruissent en interne concernant une profonde restructuration de l’activité de fret, qui accumule les pertes depuis de nombreuses années, et un risque d’accélération des suppressions de postes, le chiffre de 3.000 suppressions (sur 6.000 postes) étant évoqué.
Un démenti de la SNCF
Les élus du personnel ont prévu d’interpeller les membres de la direction, mercredi 18 octobre, en comité d’entreprise sur "tous les bruits qu’ils font courir" et "ce qu’ils cachent sous le tapis", a dit à l’AFP l’un de ses représentants.
La SNCF n’a "pas de projet de filialisation ou de privatisation pour 2018" et "pas de projet de suppression de 3.000 emplois pour 2018", a assuré à l’AFP un porte-parole du groupe.
"On prend acte de cette réponse même si ça ne lève pas les inquiétudes des remontées du terrain et d’un certain nombre de comptes rendus de la direction", a réagi auprès de l’AFP Olivier Petit, secrétaire du comité d’établissement.
Une activité fragile
Fret SNCF fait partie de SNCF Logistics, la branche regroupant les activités de fret routier, ferroviaire et de logistique. Confrontée depuis 2006 à la concurrence d’entreprises privées, Fret SNCF a enregistré une perte nette de 314 millions d’euros en 2016 et est pénalisé par un endettement de l’ordre de 4 milliards d’euros.
De façon générale, le fret ferroviaire peine à émerger en France en dépit d’une reprise depuis 2014 et ne transporte que 10% des marchandises circulant dans l’Hexagone.
En septembre, le ministère des Transports avait annoncé vouloir "mener cet automne une réflexion globale pour le fret ferroviaire", conscient des "difficultés de la filière", après un rapport inquiétant de la Cour des Comptes.