Alors que le gouvernement, via son ministre des transports, répète à qui veut l’entendre que le fret ferroviaire est une de ses priorités, le groupe SNCF s’apprête à céder sa filiale de location de wagons, pour plus de deux milliards d’euros !
Se débarrasser d’un outil aussi indispensable pour la production de trains de fret est une aberration au moment où les pouvoirs publics parlent d’une relance de l’activité ! Il y a dix ans, quand la SNCF est devenue l’unique actionnaire de cette entreprise, la raison était l’importance d’avoir une maîtrise stratégique sur le parc de wagons dans le cadre de la relance du fret ferroviaire.
Sous la pression de l’actionnaire de la SNCF – l’État ! -la tartufferie des dirigeants du groupe n’a aucune limite, car le produit de la vente d’Ermewa ne servira pas à stabiliser et redynamiser la SAS FRET mal en point depuis sa création, mais à payer la dette COVID-19. Durant l’été, la direction SNCF a évalué à 10 milliards d’euros l’aide nécessaire de l’État suite à cette crise sanitaire.
Au lieu de construire une offre logistique de très haut niveau, la SNCF aidée par le gouvernement préfère privatiser le parc wagons de l’opérateur historique, faire des opérations financières, et se séparer d’entreprises florissantes, actrices majeures dans leur secteur !
A un moment ou l’entreprise historique démontre sa technicité et sa réactivité pour remplir son rôle de service public, face aux pires catastrophes que subissent le pays, que ce soit face à la pandémie, ou que ce soit face aux conséquences de la tempête Alex dans la vallée de la Roya, il est révoltant de voir que les aspirations capitalistes et libérales prennent le pas sur le bien public !
Il faut que ce gouvernement cesse de faire le contraire de ce qu’il dit, et qu’il mette réellement les moyens pour développer le fret ferroviaire en faisant du report modal une obligation pour les chargeurs et en dotant la SNCF de moyens humains et techniques nécessaires pour réussir cette transition écologique.
Aujourd’hui, plus que jamais, le ferroviaire doit devenir la première solution modale pour le transport de marchandises. La fédération SUD-Rail s’oppose fermement à la vente de cette filiale qui comprend 700 salarié-es.
La planète déraille, Imposons le Rail !