Ou, pour paraphraser le grand Shakespeare, il y a quelque chose de pourri dans le
royaume planétaire. En effet les derniers évènements politiques donnent froid dans le dos.
Que ce soit l’élection (avec des règles bancales et somme toute fort peu démocratiques) de l’horrible Trump aux Etats-Unis, la percée inquiétante
de Fillon aux primaires de la droite de plus en plus extrême et du centre catholiquement intégriste, les récents signaux envoyés par une vox
populi déboussolée n’augurent pas d’un avenir serein.
La prochaine équipée sauvage à la tête du royaume des yankees fiers de leur modèle, (qui est à nos yeux loin d’en être un), est hallucinante, alliant affairistes véreux, militants anti-avortement et créationnistes convaincus, racistes patentés et assumés, ultra-libéraux de tous poils, et cerise sur le gâteau faisandé, négationnistes de la réalité du changement climatique.
Ce dernier point est crucial, alors que les signes du dérèglement climatique sont de plus en plus patents. A l’heure où vous lirez ces lignes, la neige risque fort d’être aussi rare sur nos montagnes que le socialisme dans les instances du PS, et la circulation alternée (maigre remède relevant plus du placebo ou de l’emplâtre sur une jambe de bois) en sera peut-être à son 20è jour, et si tel n’est pas le cas, ce n’est que partie remise.
Le pays le plus pollueur de la planète (avec les Chinois) risque fort de faire capoter les maigres avancées de la COP 21, réduisant à néant les quelques chances
de limiter le réchauffement global à 2°. Bref il y a du souci à se faire, pour nous, et surtout pour nos descendants.
En France les perspectives ne sont guère plus encourageantes, un duel entre l’extrême-droite et la droite extrême au 2è tour de l’élection présidentielle
de mai prochain se révélant sinon certain, du moins hélas probable. Comme par hasard, la vision politique du hobereau de la Sarthe n’est guère éloignée de celle du
magnat mégalomane d’outre-Atlantique, que ce soit sur le plan social, sociétal ou environnemental. Ultra libéralisme et mépris des enjeux climatiques sont des valeurs partagées par ces deux antipathiques personnages.
Au niveau de la politique étrangère leur choix n’est pas mieux, ayant tous deux les yeux de Chimène pour un autre grand démocrate, à savoir le tsar de toutes les turpitudes russes, lesquelles culminent dans le massacre abominable des populations syriennes, au mépris des instances internationales comme l’ONU, bafouée et impuissante à arrêter tant soit peu cette boucherie révoltante.
Bref le climat est de plus en plus irrespirable sur de larges parties de notre pauvre planète bien malmenée, et même la courte victoire contre l’extrême droite autrichienne n’est pas en mesure de nous rasséréner. Il y a en Europe comme ailleurs un relent très « années 30 » dans ce qu’elles ont eu de pire, avec les
conséquences inéluctables que le monde aura connu .
Alors, dans ce marasme, que pouvons-nous faire, nous, modestes retraités SUD-Rail ? Bien entendu nos chances d’influencer dans le bon sens les évènements planétaires sont très relatives. Pour autant nous nous devons de ne pas baisser les bras, et de crier haut et fort notre révolte devant une tragédie mondialisée
dont la menace plane et se fait plus oppressante chaque année. Oui il
nous faut marteler sans relâche que cette société ignoble, inique, inégalitaire,
irresponsable, ce n’est pas la nôtre.
Nous n’en voulons pas, nous ne l’acceptons pas et nous ne l’accepterons jamais. Lutter, avec nos maigres moyens, c’est déjà dire et dénoncer les choses, et
non pas baisser les bras en soupirant d’un air las et désabusé « c’est bien triste, mais que voulez-vous qu’on y fasse ».
A l’aube d‘une nouvelle année vectrice de tous les dangers, formulons le voeu que nos écrits et nos cris de colère fassent leur chemin dans nos esprits et ceux de nos proches afin qu’ils deviennent porteurs d’une révolte légitime contre la
misère humaine et ceux qui l’entretiennent.