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La mission casse-gueule de Jean-Cyril Spinetta.

Le modèle économique ferroviaire.

L’ancien patron d’Air France KLM a officiellement débuté sa mission sur le modèle économique ferroviaire le 16 octobre 2017. D’ici à début janvier 2018, il devra avoir préparé les décisions du gouvernement sur trois chantiers importants – la stratégie des dessertes, le modèle économique lui-même et l’ouverture à la concurrence. Mission impossible ?  

"Le délai qui m’est imparti n’est pas excessif " pour "un travail ambitieux", "complexe". Jean-Cyril Spinetta manie à merveille la litote pour décrire l’intensité de sa tâche. Sa mission consiste à régler en trois mois ce que plusieurs gouvernements et différentes majorités ont, avec habileté, toujours su différer.

D’ici à janvier 2018, il devra, en effet, avoir défriché trois grands chantiers pour préparer l’action législative du gouvernement sur le ferroviaire. Il s’agit pour lui de :
 "préciser la stratégie de desserte par le transport ferroviaire à l’horizon 2030 en fonction des besoins de mobilité et de la zone de pertinence de chacun des segments" ;
 définir "les actions à mettre en œuvre pour assurer une remise à plat, coordonnée, du modèle économique de la gestion du réseau, aujourd’hui structurellement déficitaire et de l’exploitation des services de transport ferroviaire" ;
 concernant l’ouverture à la concurrence, il s’agit de préciser "les conditions de réussite de la mise en œuvre de l’ouverture des services actuellement conventionnés, afin de garantir la continuité et la qualité de service offert aux usagers". 

Telles sont les grandes lignes de sa lettre de mission, signée par le Premier ministre Edouard Philippe. La ministre des Transports, Elisabeth Borne, en a révélé la teneur, le 16 octobre 2017, lors d’une conférence de presse.

Lettre de mission impossible ?

Cette mission très dense – et ô combien stratégique – a fait peur à certains. Selon nos informations, deux autres sages ont décliné l’offre du gouvernement finalement acceptée par Jean-Cyril Spinetta. Parmi eux, figurait Jean-Paul Bailly, ex-PDG de la Poste (2002-2013) qu’il a su transformer d’EPIC en SA, et ex-PDG de la RATP (1994-1999).

Grand commis de l’État à la retraite, Jean Cyril Spinetta devra mener une concertation sur ces sujets avec tous les acteurs : voyageurs et entreprises, autorité organisatrices, organisations syndicales et patronales, opérateurs, Arafer, différents groupes politiques, toute personnalité ou organisation qu’il jugera bon d’auditionner. Cependant, il ne part pas d’une page blanche.

"Je m’appuie sur plusieurs rapports parlementaire ou d’experts." Il pourra aussi s’appuyer sur Alexis Vuillemin, ex-secrétaire général de l’Arafer, recruté cet été par la ministre des Transports pour diriger les services transports à la DGITM et qui va jouer un rôle certain dans la réforme. 

"Je débute ma mission cette après-midi", a expliqué Jean Cyril Spinetta qui s’est toutefois déjà mis dans le bain depuis l’annonce de sa désignation en septembre. Plusieurs acteurs importants du secteur ont déjà eu l’occasion de le rencontrer. Parmi eux, le président de l’Arafer Bernard Roman ou encore les patrons du groupe SNCF Guillaume Pepy et Patrick Jeantet.

Un esprit de synthèse
 
En fait, Jean-Cyril Spinetta va jouer le rôle de catalyseur pour faire converger plusieurs actions déjà bien avancées. Outre la proposition de loi sénatoriale de transposition du quatrième paquet ferroviaire, les travaux sur les péages sont déjà bien engagés entre l’Arafer, SNCF Réseau et la DGITM depuis que les deux premiers ont choisi d’agir ensemble en bonne intelligence. 

Interrogé sur ses rapports avec le patron de la SNCF qu’il connaît depuis longtemps, l’ancien patron du groupe Air France KLM, qui dans le passé a parfois été en rude concurrence avec l’opérateur historique, a répondu que "ses rapports avec Guillaume Pepy ont toujours été courtois, convenables même si on a été compétiteurs pendant longtemps".

Se perçoit-il comme une sorte de symbole d’un État qui reprendrait la maîtrise de sa politique des transports qui, au gré des dernières réformes, a souvent été fortement inspirée par la SNCF ? "L’État a toujours défini sa politique, et avec cette mission, ce sera encore plus le cas", a répondu Jean-Cyril Spinetta. A côté de lui, Elisabeth Borne affichait un large sourire qui en disait plus qu’un long discours.


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