La politique du premier dirigeant de l’entreprise, avec un rapport à l’humain contestable, est déclinée avec zèle par des encadrants dépourvus d’empathie et challengés à l’objectif ! Décomplexés, ils s’autorisent toutes les transgressions, justifient tous les abus, et quand des militants syndicaux réagissent … et agissent, la répression est sauvage. Les procédures disciplinaires et le niveau de sanctions pour des motifs totalement futiles se multiplient :
Rénald, contrôleur à gare de Lyon, élu SUD-Rail est menacé de radiation pour avoir voulu déplacer une vieille traverse pourrie qui traînait afin d’empêcher l’accès à des sanitaires insalubres : Mais sur la base de la conviction de l’encadrement, ce serait un vol des biens de l’entreprise qu’il faut sanctionner d’un licenciement !
Linda, agent commercial, ex représentante SUD-Rail du personnel est menacée de radiation car selon la conviction de sa hiérarchie elle n’aurait pas pleinement respecté une procédure de colis suspect pour un cartable d’écolier : mise en danger de la vie d’autrui…
Eric, militant et ex-délégué SUD-Rail, la protestation symbolique pour s’être mis à genoux devant ses hiérarchiques qui venaient de lui annoncer que sa réclamation pour le niveau 2 de la qualif D aux notations était rejetée pour la troisième année consécutive lui vaut une demande de radiation des cadres …
Yannick, militant et ex-délégué SUD-Rail s’est vu notifier sa radiation parce que l’entreprise avait la conviction qu’il avait tenté d’arrêter les circulations pour nuire pendant la grève du printemps alors qu’il a juste essayé de protéger la vie de policiers qui avaient pris place dans les voies !
C’est grâce aux actions syndicales, aux torches brûlées, qu’il existe encore à la SNCF un droit social.
C’est bien pour avoir voulu tenter une action syndicale que Rénald risque la plus grosse sanction. Pourquoi un tel acharnement !? C’est bien parce que la direction de la SNCF doit faire passer en quelques mois, ce qu’elle espérait depuis des années : la casse de notre statut, de nos métiers, de notre boîte. Pour cela aucune tête ne doit dépasser, aucune traverse ne doit être déplacée. Il faut mater les militants actifs comme Rénald, militant particulièrement actif lors des grèves de 2018 !
Eric Bezou, cheminot depuis 27 ans, est menacé de licenciement pour s’être mis à genoux devant l’une de ses responsables et lui avoir demandé si c’était la posture qu’on attendait d’un agent de maîtrise. Ce geste, symbolique, avait pour objectif de dénoncer la pression au travail que subit Eric depuis des années à cause de son engagement syndical, ainsi que de manière générale l’ambiance répressive qui règne dans l’entreprise.
Au cours de son conseil de discipline, ce jeudi 23 mai, la direction a fait un pas de plus dans l’indécence, en ajoutant un grief à son dossier : selon les responsables, cette posture avait un caractère sexuel. A la sortie du conseil, Eric, choqué, répond à ces accusations au cours d’une interview : « Pour moi il n’y a rien de sexuel. Je me suis mis à genoux face à une responsable et me suis prosterné. Il n’y avait absolument rien de sexuel là-dedans. ». Une instrumentalisation scandaleuse des questions féministes de la part de la SNCF pour dégager un délégué syndical qui a été le premier à aider les cheminotes, mères isolées, face aux discriminations de la direction.
Lui-même mis en cause dans l’affaire des marchés truqués d’IBM et après avoir licencié le lanceur d’alerte (réintégré par la justice), PEPY devrait lui aussi passé en conseil de discipline, jugé par les cheminots pour la souffrance et les morts causées par son action à la tête des SNCF ! SUD-Rail demande qu’il lui soit appliqué la même politique qu’il prône et qu’il soit traduit en conseil de discipline avant de l’être devant les tribunaux !