La SNCF a annoncé la mise en place d’une nouvelle offre au printemps 2022 avec des trains roulant à vitesse classique et à bas prix (15€) sur les lignes Paris-Lyon et Paris-Nantes. Baptisée "Ouigo Vitesse Classique", cette nouvelle offre proposera (pour commencer) deux allers-retours quotidiens reliant Paris-Bercy à Lyon- Perrache en 4h45 voire 5h15 via Villeneuve-Saint-Georges, Melun, Dijon, Chalon-sur-Saône et Mâcon, et trois allers-retours quotidiens reliant Paris-Austerlitz à Nantes en 3h30 voire 4h15 via Juvisy, Massy-Palaiseau, Versailles, Chartres, Le Mans et Angers ou Juvisy, Les Aubrais, Blois, Saint-Pierre-des-Corps, Saumur et Angers. On pourrait se réjouir de voir les trains classiques renaitre mais les conditions d’exploitations montrent bien la stratégie de l’entreprise axée sur les filiales… Celle du dumping social !
Une filiale qui casse le droit social cheminot !
La SNCF fait circuler Ouigo TGV depuis 2013. A l’époque la direction, sous pression des cheminot-e-s, avait fait le choix de garder en interne l’exploitation de ces trains, c’est-à-dire avec des agents bénéficiant des accords et de la réglementation de la SNCF. Ce n’est pas le choix fait aujourd’hui pour les Ouigo classiques produits via une filiale dédiée (comme les futurs TER transférés).Les quelques 70 cheminot-e-s concerné-e-s seront donc mis-e-s à disposition et ne bénéficieront pas des accords et règlements SNCF (RH077, accord 35h, CET, dictionnaire des filières...). Ils et elles seront soumis-e-s à l’accord de branche qui est bien moins protecteur.
La filiale vise, pour ses salarié-e-s, 210 Jours Travaillés (suppression des RM/RU/RQ), la fin du RH077 et de ses taquets protecteurs (19/6, temps de conduite, repos à résidence réduit…) pour, à l’arrivée, une rémunération fixe totalement déconnectée de l’utilisation réelle !
Des conditions d’emplois qui préfigurent les filiales TER !
Ne soyons pas dupe, ce modèle n’est que la préfiguration de ce qui nous attend dans les futures filiales TER. Le dumping social pour garantir les bénéfices, c’est ça le modèle Farandou ! Pour la direction SNCF, l’objectif est clair, que chaque agent aujourd’hui à statut dans le groupe public ferroviaire et la SA Voyageurs soit demain un-e salarié-e de filiale privé-e de la majorité de ses droits statutaires, réglementaires… La filialisation systématique des activités est, pour la direction, la clé qui lui permettra de tout remettre en cause (notations, organisation du travail, parcours, congés…).
C’est une véritable trahison de l’ensemble du corps social cheminot dont se rend coupable cette direction ! Farandou a décidé que la privatisation du rail passerait par la paupérisation des salarié-e-s !
Elles sont loin les promesses faites lors de la grève de 2018 !
La fédération SUD-Rail exige l’abandon de tous ces projets de filiales qui n’ont d’autre but que de liquider l’entreprise historique SNCF et ses cheminot-e-s !